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Les compositions expérimentales de Colleen se situent à mi-chemin entre la musique électronique, le folk et la « nouvelle musique classique » – elle superpose et échantillonne sa voix ainsi que divers instruments acoustiques qu’elle fait ensuite évoluer en boucles à l’aide de processeurs et d’effets, alternant entre clarinette, mélodica, guitare, percussions, boîtes à musique et viole de gambe électro acoustique. C’est d’ailleurs cet instrument baroque qui est au cœur de son nouvel album, Captain of none. Ses notes résonnent, se répètent, se transforment en une sorte de chœur porté par des percussions et des voix.

Enregistrant sous le nom de Colleen depuis 2003, Schott a d’abord expérimenté l’univers de l’échantillonnage avant de se lancer dans une approche plus acoustique soutenue par un traitement électronique. Influencée autant par des artistes classiques et électroniques que par le jazz, la musique pop, le gamelan et le dub reggae, Schott préfère travailler seule à ses compositions complexes et rythmiques. Après la sortie de trois albums et d’un EP, tous encensés par la critique, elle a connu un passage à vide musical. Il lui a fallu six ans pour terminer l’écriture et l’enregistrement de Weight of the Heart où l’on peut entendre de magnifiques compositions contemplatives qui nous immergent au cœur des percussions et où sa voix est pour la première fois mise à contribution.

En 2010, après avoir vécu la plus grande partie de sa vie à Paris, Schott a pris la décision de s’éloigner de sa constante agitation pour aller s’installer à San Sebastián, sur la côte ouest espagnole. Sa vie au Pays basque est à l’image de sa nouvelle tangente musicale où toute urgence provoquée par la frénésie urbaine finit par se consumer dans une apaisante sérénité et une grande finesse poétique. Neuf ans après ses débuts remarqués en sol canadien en première partie de Hauschka, lors du festival MUTEK, Colleen est de retour avec une instrumentation innovante et une toute nouvelle façon d’interpréter la vie.